A)
Naissance de l'école
Fondée
en 1952 à Dakar, l'école coranique de
Cheikha Marième NIASSE, naquit en même
temps que l'installation de celle-ci à Dakar, dans le
domicile conjugal, chez El Hadji Omar KANE,
à l'Avenue Malick SY
Elevée
par son père, CHEIKHA Marième NIASSE
qui est née en 1934, reçut un enseignement coranique
de qualité entre les mains de son maître Rabbani
à Médina.
Elle
récite le Coran à l'âge de 15 ans. Elle
reçut par la suite un enseignement de sciences islamiques,
grammaire, littérature arabes, soufisme, logique et rhétorique
à l'ombre de son illustre père Cheikh Ibrahima
NIASSE.
Très
tôt, Cheikha Marième se distingua par son dynamisme
et son attachement viscéral au livre saint. Elle passait
le plus cher de son temps à lire et à méditer
le livre saint. Déjà à l'âge de 16
ans, elle commence à enseigner le coran avant même
d'être mariée.
La
vie conjugale l'amène à quitter le domicile paternel
et à rejoindre son Mari El Hadji Omar KANE à Dakar
en 1952.
Elle
découvrit alors, que son action y était autrement
plus utile du fait de la rareté d'écoles coraniques
dispensant un enseignement de qualité.
C'est
ainsi que tranquillement et sans aucune fois négliger
ses tâches domestiques, elle se mit à enseigner
le coran dans sa propre chambre. Cet enseignement gagnait de
plus en plus de sympathisants parmi les gens du quartier et
les fonctionnaires qui l'appréciaient beaucoup.
C'est
ainsi que beaucoup de cadres de l'administration sénégalaise
ont fait leurs études coraniques auprès de Saïda
Marième NIASSE. Cette action cependant se développait
d'année en année.
A
partir des années 1960, des élèves étrangers
du Nigéria, Ghana, Togo, Mali, Mauritanie commencent
à arriver. Progressivement, et sans que Saïda Marième
l'ait cherché, son action silencieuse et discrète
d'enseignement coranique commençait à être
découverte par l'opinion publique.
Son
effort, en vue d'apporter en permanence des innovations pédagogiques
n'est certainement pas étranger à ce succès.
En
effet, au cours des nombreux déplacement que Cheikha
Marième a eu à effectuer avec son père
dans la plus part des pays arabes durant les années 1960
et 1970, elle a eu à découvrir beaucoup d'expérience
en matière d'enseignement coranique dont elle s'est inspirée
utilement.
B)
Visite du Président Abdou DIOUF à Taïba Niassène
A
l'accueil du Président Abdou DIOUF à Taïba
Niassène en 1981 immédiatement après son
investiture, ce dernier découvrit avec surprise et l'opinion
publique avec lui, la qualité de la formation donnée
par Cheikha Marième NIASSE. Un des élèves
de Cheikha le reçut avec une lecture coranique si belle
qu'il en était ému jusqu'aux larmes.
Plus
tard, de retour à Dakar, au cours d'une audience qu'il
accorde à Saïda Marième NIASSE, il lui demande
les nouvelles de l'école et, quelle ne fût pas
sa surprise quant il découvrit que sa propre demeure
lui servait de cadre d'enseignement.
C'est
ainsi que le Président de la République lui-même
suggéra à Cheikha de moderniser son école.
Pour ce faire, il lui octroya un terrain et la recommanda auprès
des Services compétents pour lui faire les études
nécessaires à la réalisation d'un Institut
islamique moderne.
Le projet de l'Institut Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASSE
de Front de Terre III
C'est
ainsi qu'est née l'idée de ce projet qui devrait
se caractériser par l'existence de 3 niveaux d'enseignement
:
•
Préscolaire : avec prédominance de l'enseignement
coranique :
4 classes
• Primaire avec intégration, formation islamique,
formation générale :
24 classes
• Secondaire : également comprenant un enseignement
général et islamique
48 classes
En plus de cet enseignement, il est prévu un cours de
formation professionnelle pour les femmes.
Depuis 1981, l'opinion publique sénégalaise découvre
chaque jour davantage l'école coranique de Cheikh Marième
à travers les nombreuses manifestations qu'elle a organisées
(Journée du Coran en juin 1985, Emission télévisée
sur DAR AL QURAN en juillet 1986, etc.…).
La conséquence de tout cela, est que les effectifs qui,
avant, ne dépassaient jamais la centaine, atteignent
400 élèves.
On ne compte pas moins d'une dizaine de nationalités
: Algérie, Tunisie, Liban, Sénégal, Mauritanie,
Mali, Niger, Togo, Bénin, Nigéria et Ghana.
Les étrangers représentent 15% de l'effectif total
d'élèves. Les internes représentent une
centaine de personnes, toutes entretenues par Cheikha Marième
NIASSE.
Les
enseignants sont au nombre de 7 également entretenus
et payés par Cheikha Marième.
Cela
fait beaucoup de charge, si l'on prend en compte l'atelier de
couture qu'elle vient d 'installer pur dispenser une formation
professionnelle aux jeunes filles.
L'électricité,
l'eau, les fournitures scolaires, l'entretien des internes,
le salaire du personnel enseignant et du personnel domestique,
l'habillement des élèves, les frais médicaux
sont à la charge de Cheikha Marième NIASS qui
ne reçoit aucune aide.
Il
est donc urgent que les Services compétents du Développement
social, dont on se félicite de l'action déjà
engagée (distribution de vivres, subvention de 200.000
FCFA) étudient les moyens de renforcer l'action de Cheikha
Marième NIASSE qui, faut-il le rappeler, honore tout
le Sénégal. |